Editorial Voie Etroite N°297

Avril - Mai 2020

Sale époque...

Qui aurait pu imaginer pareille situation ? Voilà que toute l’économie du monde tremble à cause d’un virus et que nos chemins de fer et musées se retrouvent fermés jusqu’à nouvel ordre. Bien sûr nous ne sommes pas des activités indispensables au quotidien, mais nous faisons cependant vivre une partie de l’économie touristique nationale et les salariés qui vont avec. Pays après pays, les critères de rassemblement de plus en plus restreints, puis la fermeture des lieux recevant du public, sont venus mettre un coup d’arrêt à nos activités en plein début de saison. Ce sont autant de chantiers qu’il a fallu stopper net, autant d’événements qu’il a fallu annuler ou au mieux reporter (et ce fut une hécatombe), autant d’annulations de réservations, autant d’efforts d’organisation et de communication réduits à néant ! La situation est autant inédite qu’inattendue. Cela ne faisait pas partie des hypothèses de travail et surtout on ne peut que la subir en prenant son mal en patience.
Alors on marche maintenant à vue, dans le brouillard, en attendant d’apercevoir un signal à voie libre et de pouvoir remettre les crans.
Pour le réseau national également, la situation a de quoi déstabiliser. Il a fallu adapter l’ensemble de la chaîne de production en un temps record et les circulations sont réduites au minimum vital. Un niveau de trafic certainement jamais vu depuis 75 ans.
Alors on attend patiemment, impatiemment plutôt, de pouvoir finir les travaux en cours, de pouvoir accueillir nos premiers voyageurs et visiteurs. Mais dans combien de temps ? Dans quelles conditions ? Et surtout, cela peut-il se reproduire ? Il est bien évident que cette crise aura un impact financier significatif sur nos structures et les effets d’annonce du gouvernement ne suffiront pas à ce que tout le monde remonte la pente.
Une fois la vague passée, il faudra s’attaquer à la montagne qui nous fera face. Reprendre les chantiers arrêtés, relancer l’exploitation, reconquérir le public qui aura bien d’autres choses en tête (à nous de lui changer les idées)…
Mais pour tout cela, les cheminots bénévoles, comme les cheminots professionnels, sauront montrer leur attachement au chemin de fer qu’ils défendent chaque jour, comme ils ont toujours su le faire. Ils seront au rendez-vous, avec passion et rigueur.
D’ici là, prenez soin de vous et de vos proches !

David Blondin

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