Editorial Voie Etroite N°308

Février - Mars 2022

Risques naturels...

Le 29 décembre dernier, le funiculaire de St-Hilaire-du-Touvet, dans l’Isère, a été ravagé par un torrent de gravats. À la suite de fortes pluies et de la fonte des premières neiges du massif de la Chartreuse pour cause de redoux, le cours d’eau longeant la voie a rapidement gonflé jusqu’à atteindre un débit jamais enregistré et emporter avec lui quantité de gravats divers. Le torrent s’est engouffré dans la gare basse du funiculaire, recouvrant les installations, cabine inférieure comprise, sur une hauteur de près de 3 mètres, fort heureusement sans faire de victime. Le funiculaire, qui fêtera ses 100 ans en 2024, ne devrait donc pas ouvrir cette saison. Les travaux de remise en état s’annoncent conséquents et on espère tout de même une remise en service pour célébrer son centenaire.

Cet événement destructeur, un de plus, doit nous interpeler d’une façon générale sur les évolutions climatiques, et plus particulièrement sur les mesures à prendre pour se prémunir de dégâts trop importants dans pareilles situations. On ne peut pas faire grand-chose quand la nature se déchaîne et encore moins quand il s’agit d’événements aquatiques. Pour des événements limités, des fossés bien aménagés et entretenus peuvent limiter les dégâts. Même si ces travaux laborieux, voire coûteux, paraissent surdimensionnés en temps normal, ils révèlent toute leur utilité le moment venu. De même, les arbres proches des emprises ferroviaires ne doivent pas être laissés sans entretien. SNCF Réseau en fait les frais chaque jour… Un bon élagage des arbres trop proches et fragiles protégera la voie, les bâtiments ou une éventuelle ligne de traction aérienne en cas de tempête. Un simple arbre sur la voie peut ruiner plusieurs jours d’exploitation selon les ressources humaines disponibles pour le dégager.

Il n’y a pas de mesure de prévention totalement efficace et on ne peut que subir ces événements en attendant qu’ils se terminent. Mais il faut bien sûr s’attendre à ce qu’ils soient plus fréquents, voire plus violents. Une bonne connaissance des risques liés à l’environnement du réseau doit permettre de prendre les mesures appropriées pour en limiter les effets. Les services de l’État peuvent d’ailleurs apporter leur expertise sur ces sujets.

David Blondin

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